Conférenciers invités

Conférence plénière 1: L’intelligence artificielle (IA) au service de la formation des enseignants via la mise au point d’assistants virtuels pour favoriser, chez les enseignants débutants et confirmés, la cohérence pédagogique et l’usage de situations d’apprentissage diversifiées et contextualisées 

  Plumat

 

MiguëlDHYNE

 JIM PLUMAT (Professeur émerite)

 Université Catholique de Louvain (Belgique)
et Université de Namur (Belgique)

 Miguël DHYNE (Maitre de conference)

Université de Namur, Belgique
 https://uclouvain.be/fr/repertoires/jim.plumat
https://researchportal.unamur.be/fr/persons/jplumat

 https://directory.unamur.be/staff/mdhyne

 Résumé: L’intelligence artificielle (IA) fait souvent peur aux enseignants et pourtant elle peut se révéler particulièrement efficace pour aider les plus novices dans la préparation de leurs séquences d’enseignement. De fait, grâce à cette technologie, il devient plus aisé de mesurer voire de définir un niveau de complexité cognitif adapté à l'audience visée et de contextualiser des concepts scientifiques et techniques. Pour ce faire, nous avons développé deux assistants virtuels, encore appelés chatbots éducatifs créés via les API d’Open AI.
 Le premier assistant virtuel a été spécifiquement entraîné pour évaluer et/ou déterminer le niveau cognitif des questions et des textes destinés aux apprenants et ce, en utilisant la taxonomie de Bloom revisitée. Cet outil permet premièrement aux enseignants d'ajuster précisément leurs supports pédagogiques, veillant ainsi à un alignement pédagogique cohérent. Deuxièmement, lors de la création d’une activité pédagogique, qui se veut la plus inclusive possible, il permet de cibler différents niveaux d'apprentissage pour une même tâche, assurant ainsi une compréhension plus profonde et une meilleure rétention des informations chez les apprenants.
 Nous avons développé un second outil complémentaire qui, en se concentrant sur la contextualisation des concepts scientifiques, est capable de travailler en synergie avec le premier pour enrichir davantage l'expérience d'apprentissage. Ensemble, ces outils facilitent non seulement la compréhension des concepts complexes, mais encouragent également une approche pédagogique intégrée et diversifiée. En effet, le second chatbot a été spécifiquement conçu pour suggérer aux enseignants des contextes d'apprentissage pertinents facilitant l'introduction et l’apprentissage de concepts scientifiques réputés difficiles ou complexes. Ainsi, en est-il par exemple de l'enseignement du concept de masse volumique où, dans un contexte lié à la cuisine belge, le chatbot est en mesure de proposer d’utiliser des frites de pomme de terre comme matériel didactique et d’étudier comment leur flottaison évolue en fonction de leur cuisson. Cette approche rend non seulement l'apprentissage plus concret, mais stimule également l'intérêt et la motivation des élèves à apprendre de concepts dans des situations quotidiennes.
 En adoptant ces assistants virtuels issus de l'IA dans leurs pratiques pédagogiques, les enseignants seront ainsi plus en mesure de développer un espace d'apprentissage enrichi et participatif. Dans cet environnement, les apprenants deviennent alors les principaux acteurs de leur apprentissage, s'immergeant activement dans la découverte et la manipulation des notions scientifiques et techniques, le tout en adéquation avec les objectifs pédagogiques établis.
 Via cette technologie, nous aspirons à améliorer les résultats d'apprentissage et la satisfaction des besoins éducatifs diversifiés. Nous sommes persuadés que, dans un avenir relativement proche, que de tels outils contribueront à favoriser une éducation plus personnalisée et accessible à tous.

 Conférence plénière 2: Inégalités d’usage du numérique et de l’intelligence artificielle à l’université pour les étudiants de première génération

 Sylviane BACHY (Maitre de conférence)

 Docteure en langues et lettres – didactique des disciplines
 Université libre de Bruxelles, Belgique
 Responsable du service d’accompagnement aux apprentissages et maitre de conférence en Sciences de l’éducation à l’université libre de Bruxelles, Belgique

BACHY

https://www.ulb.be/fr/sylviane-bachy-1

Résumé: À l’ère de l’intelligence artificielle (IA), nous constatons régulièrement que les étudiants en situation d’apprentissage favorable sont capables d’utiliser l’IA pour améliorer leur rapport au savoir.  Á l’inverse, les étudiants plus fragiles présentent des comportements peu ou pas adaptés. Ils ont notamment du mal à formuler des requêtes efficaces, ils stagnent dans les applications possibles (usage occasionnel et limité), ils ne maitrisent pas les balises pour citer correctement les productions au risque de faire du plagiat, ils remettent peu en question les résultats, ils utilisent l’IA dans le jeu et non dans l’apprentissage ou encore, ils ne l’utilisent tout simplement pas par simple méconnaissance.

 Notre objet d’étude consiste à mesurer les inégalités d’usage du numérique chez les étudiants de première année dans notre université en Belgique francophone. En utilisant un test diagnostique déclaratif basé sur un indice de risque (contexte d’apprentissage) et un double indice de fragilité numérique (questionnaire constitué d’éléments du DigComp Citizen et d’éléments spécifiques à la création de contenu), nous d’identifions un public en situation de vulnérabilité numérique et donc à risque. Nous définissons le concept de vulnérabilité numérique d’usage dans le contexte de l’enseignement comme la combinaison de faiblesses (fragilités) des utilisateurs à mobiliser des compétences numériques (instrumentales, structurelles et stratégiques) avec des facteurs socio-éco-psycho-culturels défavorables en situation d’apprentissage ou d’enseignement. Si l’effet direct des compétences numériques transversales n’est actuellement pas démontré dans la littérature, les études sont nombreuses à démontrer qu’une fragilité numérique renforce les inégalités de départ. Nous avons formulé et validé l’hypothèse que les étudiants les plus vulnérables sur le plan numérique auraient besoin d’activités spécifiques d’aide à la réussite pour développer leurs compétences numériques dans le contexte de l’enseignement.

 Les résultats du questionnaire compilés depuis 2022 portent sur environ 11000 apprenants.

Quatre grands résultats ont été compilés via des analyses statistiques descriptives, de distribution et de corrélation. D’une part, plus d’un tiers de la population entrante à l’université n’atteint pas les seuils fixés, démontrant des inégalités dans l’usage du numérique. Deuxièmement, nous avons observé que les étudiants cumulant des facteurs de risque tels que le redoublement antérieur, une formation technique antérieure, être boursier etc. était corrélé positivement et de manière significative avec les compétences numériques. Ceci a constitué notre indice de vulnérabilité numérique. Plus un étudiant se trouve sans un contexte favorable aux apprentissages, meilleures sont ses compétences numériques citoyennes ou de création de contenu. Il a un indice de vulnérabilité numérique faible. À l’inverse, un étudiant qui combine un contexte défavorable (indice de risque élevé) avec des fragilités numériques, présente un indice de vulnérabilité numérique élevé. Troisièmement, nous avons comparé les étudiants redoubleurs (en échec) avec les étudiants de première génération en fonction de l’indice de vulnérabilité numérique. Les étudiants vulnérables numériquement ne développeraient pas leurs compétences numériques pendant leur première année d’étude par rapport aux étudiants qui recommencent également leur année mais qui ne sont pas vulnérables numériquement. Enfin, l’usage de l’IA se calque sur les mêmes constatations. Un étudiant en situation de vulnérabilité numérique est en difficulté d’usage de l’IA.

Cette dernière observation ouvre une série d’hypothèses quant à la nécessité d’identifier très vite les étudiants vulnérables, d’accompagner dès le départ les étudiants vulnérables numériques, d’augmenter nos offres de formation par et avec le numérique pour les étudiants en échec qui ne sont pas dans un contexte favorable à la réussite et enfin de considérer que les compétences numériques auraient aussi un rôle à jouer dans la réussite académique.

 Références bibliographiques

Bachy, S. (2024). Vulnérabilité numérique : un enjeu pour l’aide à la réussite. Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire, 21(1), 1-24. https://doi.org/10.18162/ritpu-2024-v21n1-01

Bachy, S. (2021). Portrait des compétences numériques d’étudiants belges et pistes d’accompagnement. Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire, 18(3), 17-38. https://doi.org/10.18162/ritpu-2021-v18n3-02.

Faure, L., Brotcorne, P., Vendramin, P. et Mariën, I. (2022). Inclusion numérique : Baromètre de l’inclusion numérique. Edition de la Fondation Roi Baudouin [en ligne]

Heiser, L. et Romero, M. (2023). Education à l’intelligence artificielle : Quelles compétences acquérir par les élèves ?. Université Côte d'Azur. 2023, pp.13. ⟨hal-04114236⟩

Lemieux, M.-M. (2021). Inégalités, compétences et conditions numériques. Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire, 18(1), 157-169. https://doi.org/10.18162/ritpu-2021-v18n1-14.

Romero, M. et Heiser, L. (2023). Enseigner et apprendre à l'ère de l'intelligence artificielle. Canopé, Livre blanc.

Conférence plénière 3: Innovations Technologiques pour l'Education et la Formation basées sur l’Intelligence Artificielle 

Khalifa MANSOURI (Professeur de l'Enseignement Supérieur)

ENSET de Mohammedia, Université Hassan II de Casablanca, Maroc

Mansouri

https://www.scopus.com/authid/detail.uri?authorId=37104698500
 
Khalifa Mansouri was born in 1968 in AZILAL, Morocco. He is currently a Researcher-Professor in computer science, Training Director and Director of the M2S2I Research Laboratory at ENSET of Mohammedia, Hassan II University of Casablanca. His research interests include Information Systems, e-Learning Systems, Real Time Systems, Artificial Intelligence and  Industrial Systems (Modeling, Optimization, Numerical Computation). Graduated from ENSET of Mohammedia in 1991, CEA in 1992 and PhD (Computation and Optimization of Structures) in 1994, HDR in 2010 and National PhD (In Computer Science - Distributed Systems) in 2016. He is the author of 10 books in computer science, a scientific book with the publisher Springer, 425 research papers including 236 in the Scopus library and supervised 35 defended doctoral theses.
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